Avril…3ème confinement.
Ou comment approfondir les leçons et les « descendre » dans mon corps, mon quotidien. 🙂

Ralentir c’est non seulement faire moins, faire plus lentement, prendre mon temps, apprendre à être avec le rien, le non élan pour écouter ce qui vient de mon intérieur.
Et c’est aussi, « descendre » les prises de conscience des derniers mois, des autres confinements dans d’autres étages de mon personnage.
Dans mon cœur et mon corps, c’est à dire mes ressentis, ma façon d’aimer mon quotidien, l’autre, moi, et aussi dans mes comportements et mes habitudes. Dans ces corps plus denses, qui demandent patience, confiance et abandon.
J’avoue que ce n’est pas toujours confortable ou agréable, et toujours proportionnel à ma résistance ou mon inconscience résiduelle.

Et donc, ce mois-ci, quelques expériences pour aller encore plus en profondeur et faire un ménage de printemps, vraiment.
– M’exprimer dans mes élans spontanés et essuyer un refus. Accepter de voir que je quémande de l’amour, que je me positionne en mendiante, m’accueillir là, convoquer mes parts aimantes pour accompagner cette part esseulée. Me rassembler, encore.
– M’exprimer dans mes limites et mon agacement, et recevoir une argumentation. Ne pas lâcher et argumenter à mon tour, sortir les mots et y mettre aussi de la légereté.
– Recevoir une demande de câlin et me voir froide, dure, rigide, coupée…et me sentir touchée et bouleversée d’être ainsi face à une personne que j’aime tant ! Voir que je ne me suis jamais sentie digne de donner de l’Amour…ou alors à qui ne peut le recevoir vraiment.
Voir que ce n’est pas toujours vrai, voir que lorsque l’autre est libre en face, cela m’aide, voir que tout se mélange et que c’est Dieu difficile d’avoir du discernement sur ce qui se joue en moi. Pleurer abondamment pour laisser couler, passer, nettoyer. Faire confiance que sans ma vision claire, cela se fait aussi.
– Continuer à croire que guérir c’est y mettre à la fois de l’attention, de la présence, de l’intention mais aussi laisser faire, laisser aller, lâcher les analyses et interprétations. Juste être là.
– Oser investir de l’argent pour être soutenue dans la réalisation d’une video et admettre que je n’ai plus envie d’être là ou cela tire pour moi mais uniquement là où cela pousse pour moi.
– Accepter encore et encore que j’ai beaucoup de temps et toutes les perspectives de vie possibles et remercier pour cela. Remercier de pouvoir marcher encore et encore dans cette Nature.
– Me sentir ralentie voir démotivée dans mon projet d’écriture jusqu’à entendre une inspiration qui me redonne de l’envie, des idées, des étapes.
– Appeler des amis, parler, pleurer, écouter, me faire recentrer grâce à ces autres, et ne plus me redresser toute seule en mode soi-disant autonome.
– Accepter une invitation – repoussée par peur pendant un moment – , et savourer un moment doux et simple. Accepter que m’ouvrir prend du temps, je suis comme ça. Je ne me violente plus. Finis.
– Accueillir que rien faire, rien vouloir, c’est permettre à l’abondance de la vie de s’exprimer sous une forme qui pourrait me surprendre mais qui sera sans doute plus ajustée que l’imagination limitée de mon cerveau mêlée de ses projections.
– Etre fatiguée de mes « leçons de vie » (Lol!), de cette injonction à avancer tout le temps…comprendre qu’il y a mille et une autre façons d’avancer et que je peux « rafraîchir » tout mon modus operandi journalier.

Un temps silencieux toujours propice à encore me laisser aller non dans une forme d’apathie molle et inerte, mais comme dans une suspension détendue au fil de la Vie.

Lorsque j’ai croisé cet escargot, je l’ai observé longtemps.
C’était un peu comique cette lenteur, cette lourdeur. Puis émouvant, émouvant de me dire que lui aussi changeait de bord de route, qu’il lui fallait du temps pour aller de l’autre côté avec tout lui, à porter sa maison sur le dos. Fragile et déterminé.
Je suis fragile et déterminée.
Et tout va bien.

Peaux mortes
Oripeaux d’un autre âge
Je vous lache
Je m’habille de simplicité
Je me vêtis de nudité
Je ne porte plus rien
J’accueille