Etre avec…ce que je vis, ce qui se passe, ce qui m’appelle, ce qui me freine…Simple et tellement complexe en même temps !
Une newsletter sur 2 mois puisque fin décembre m’aura vue dans le déménagement – emménagement du 74 au 65 🙂
Et justement, une belle occasion d’observer 2 mouvements en moi très différents dans ma capacité à « Etre avec », dans l’expérience de cette transition.

Courant décembre, j’ai littéralement été portée, menée, guidée par cette intuition qui m’a portée jusque dans les Hautes Pyrénées. Fin août, je ressentais puissamment que je n’avais plus rien à faire en Haute-Savoie : « ici, c’est fini pour toi ». Aucune émotion, juste un mouvement à suivre. Alors j’ai suivi la longue liste des synchronicités que tout un chacun connait à certains moments de sa vie, plus ou moins régulièrement.
Mon déménagement, également celui de mes parents âgés, les au-revoir avec les amis, tout s’est enchainé avec cette impression de ne rien décider…juste d’être le luthier qui règle les ultimes petits détails pragmatiques de son travail.
Un profond sentiment de paix, de facilité, de gratitude, d’ouverture. Et aucun besoin de courage, comme on me l’a souvent dit.
Je me suis littéralement sentie dans les bras de la vie.
Pendant ce décembre, cela a été fabuleusement évident d’être avec ce mouvement et d’en sentir la profonde stabilité, en moi. Et dans cette stabilité de me voir tous sens ouverts à la vie, aux autres, aux magies de chaque journée.
Etre avec la stabilité dans le mouvement en suivant l’appel de la Vie.

Je vis désormais dans un endroit que je n’aurais pas pu rêver seule, à 1000 m d’altitude, avec une vue fabuleusement charmante, dans une région aux initiatives aussi surprenantes qu’inspirées. Le champ des possibles est ouvert, grand. Je suis bien, entourée de mon grand Amour, la montagne. Heidi…le grand retour ! ;-0 Et pourtant…

Début janvier, j’ai été prise par les rangements, les quelques menus travaux d’installation et la découverte de mes alentours. Puis, doucement et sûrement sont revenus mes angoisses du matin, mes ennuis au long de mes journées, mes « quoi faire? », mon faire et organiser quand même… sans vrai élan de fond (celui-là même que j’ai souvent contacté à force de lâcher prise et d’accueil de mes chaos sur mon sofa pendant de nombreuses années).
Alors c’est une forme de profonde tristesse, de rage insidieuse que j’ai pu sentir, le tout parsemé de loooooooongs jugements  « mais comment oses-tu te plaindre ?????!!!!!! », « Tu n’as pas le droit !!! vois combien sont nombreux ceux qui voudraient être à ta place!! », « Tu n’en es que là ??!! ».
Autant dire que je n’étais ni avec mes états d’être, ni avec mes jugements…mais toujours en posture « meta », grondant, rageant ou miaulant sur tout ce qui me remuait et m’agitait !
Pourtant, un ami m’aura renvoyé le fait que – peut-être – je devais simplement atterrir, prendre le temps de dormir, manger, marcher ou rien faire puisque « quand même », je recommence une nouvelle vie…
Pas faux. Mais je suis bonne résistante (Lol !!)
Pendant ce janvier, j’ai senti toute mon instabilité intérieure une fois posée dans mon nouveau chez moi, et là la puissance des restes d’un mental qui rue dans les brancards, effrayé qu’il est de ne plus être aux commandes. Deux enclaves se sont néanmoins glissées : avec une courte video sur le fait d’accueillir « le droit de ne rien faire »…j’en ai senti toute la justesse, la douceur dans mes cellules, l’amour de la vie qui alors se déploie en nous, à l’insu de notre plein gré. Et avec une journée à rencontrer les lieux et personnes inspirantes de ces montagnes…fabuleuse et riche journée où je me suis sentie profondément nourrie !
Etre avec l’instabilité dans le non mouvement, dans le rien faire.

Je sais et j’ai « entendu » que pour ce 2020, mon maître mot est RALENTIR.

Ralentir pour sentir l’élan de fond
Ralentir pour me mettre au diapason de cette région du 65 (voire plus loin !)
Ralentir pour m’accorder au champ des possibles
Ralentir pour prendre soin de mon corps
Ralentir pour écouter ma plus petite voix inspirée
Ralentir pour ne pas remplir et me prouver que j’ai une place (ma grande question égotique!!! ;-0)
Ralentir pour être vécue par la Vie plutôt que vivre ma vie
Ralentir pour goûter la saveur des instants éphémères
Ralentir, pour être avec, simplement

Alors je vais continuer d’être avec mes hauts, mes bas, mes élans et mes résistances, et être avec « ne rien faire ».
Aller à l’envers de ce monde qui s’agite pour le climat, pour un monde nouveau, et autres sujets de cette terre…Et visiter la mienne, ma terre intérieure, avec courage, cœur à l’ouvrage, dans la confiance que c’est un chemin parmi d’autres, simplement. Encore et toujours. Inlassablement.
Je me relis à vous tous qui de près ou de loin vous sentez en résonance avec ces quelques lignes, car ensemble, c’est bien plus facile et porteur !

Lenteur,
la voie sensuelle du Laisser Vivre.
En profondeur et légèreté 🙂